Focus sur Yves Ubelmann

Président co-fondateur d’Iconem, Yves, peux-tu revenir sur ton parcours ?

Je suis diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles depuis 2006. J’ai alors travaillé comme architecte au Proche-Orient et en Asie centrale (Syrie, Iran, Afghanistan, Pakistan…) pour l’étude et l’interprétation des sites archéologiques. Avec les équipes sur le terrain, nous avons essayé d’améliorer les techniques de relevé que nous utilisions avec des drones et la photogrammétrie. Ce sont ces méthodologies nouvelles que nous avons cherché à exploiter en créant Iconem en 2013.

Depuis 2020, je suis maître de conférences associé au département d’Histoire de CY Cergy Paris Université pour conduire un enseignement sur le patrimoine et les nouvelles technologies, ce qui me permet de prendre un peu de recul sur cette activité, tout en organisant la transmission de ces connaissances aux étudiants. Dès l’année prochaine, à la suite de l’évolution d’une branche d’Iconem dans un cadre d’ONG, mon enseignement se tournera vers ce nouveau rôle.

Quel est le lien entre Iconem et cette ONG que tu es en train de mettre en place ? Et quels sont les objectifs poursuivis par cette nouvelle ONG ?

Aujourd’hui, Iconem se place de plus en plus sur le marché de l’exposition en tant que boîte de production spécialisée dans la réalisation d’expositions immersives et de contenu multimédia, sur les thématiques du patrimoine naturel, culturel et immatériel. Notre objectif est la transmission au grand public de la diversité des cultures, de leur richesse et des traces qu’elles laissent dans le paysage. Iconem est actuellement actif dans une trentaine de pays pour promouvoir la conservation du patrimoine culturel menacé par le pillage, l’urbanisation, le tourisme de masse, les conflits armés et le changement climatique. Nous travaillons avec divers gouvernements, musées ou institutions internationales comme l’Unesco.

L’ONG que nous sommes en train de créer en parallèle a un rôle plus opérationnel dans la réponse aux urgences qui menacent ces sites : notre équipe développe des solutions de numérisation à très grande échelle des sites, permettant leur enregistrement à très haute résolution et l’identification des destructions. Nous cherchons alors à déterminer les causes afin de proposer des solutions de lutte contre les différents facteurs de destruction. Il s’agit là de la première étape de sauvegarde des sites : identifier, cartographier et catégoriser les facteurs et leurs conséquences.

Sur quoi porte ta prochaine mission ?

Actuellement à Hong Kong, j’ai été invité à une conférence sur la question du patrimoine en danger. Cette conférence est suivie d’une mini résidence avec le département Patrimoine de Tai Kwun (institution culturelle récente) pour réfléchir à un parcours muséographique présentant les notions de conservation du patrimoine au public. Je suis en binôme avec Sylvain Roca, un scénographe avec qui nous travaillons régulièrement.

La prochaine mission aura lieu au Liban, pays avec lequel nous avons développé plusieurs collaborations depuis l’explosion du port, à l’origine de la destruction de plusieurs palais du vieux Beyrouth. Nous avions produit un relevé extensif du centre-ville de Beyrouth pour l’Unesco et la Direction générale des antiquités du Liban. Ces travaux seront présentés la semaine prochaine sous forme d’un court film artistique au musée Sursock, un des musées importants de la ville.

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